Les véhicules électriques

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Peu connus il y a une dizaine d’années, les véhicules électriques (VÉ) ont depuis gagné en popularité dans le monde.  Bien entendu, la tendance est encore très timide, si l’on considère que le pourcentage des voitures électriques en circulation sur la planète, était seulement de 0,08%, fin 2014 (Bilan de l’Agence internationale de l’énergie).  Au Québec, ce pourcentage représente actuellement 0,13%  environ.

Portrait des VÉ

Les principales caractéristiques des VÉ :

  • Propreté – Considérés comme une solution de transport écologique, les VÉ ont un effet positif sur la qualité de l’air que nous respirons. Ils ne génèrent pas de gaz à effet de serre ni d’autres émissions polluantes.
  • Économie – Le coût d’utilisation est bien inférieur à celui des véhicules à essence. Les économies réalisées en carburant sont assez substantielles (de l’ordre de 1500 $ par an, dépendant du nombre de kilomètres effectués). Les dépenses d’entretien sont réduites  (Pas de vidange…)
  • Agrément de conduite – Le moteur est entièrement silencieux; au point que de petits haut-parleurs ont été intégrés à certains modèles, simulant le bruit d’une voiture pour avertir de leur arrivée.  Ce qui peut considérablement aider certains usagers de la route, tels les malvoyants.

En dépit de ces avantages,  les consommateurs manifestent certaines réticences qu’ils expliquent ainsi :

  • Une performance jugée insuffisante – On reproche aux VÉ de ne pas disposer d’une autonomie propice aux longs trajets et d’avoir seulement la capacité de circuler en ville, sur de courtes distances.
  • Les prix – Un VÉ est plus cher à l’achat qu’un véhicule conventionnel; ce qui s’explique par le coût élevé des batteries et surtout la production restreinte des VÉ qui rend difficile les économies d’échelle.

Signalons que les constructeurs cherchent des alternatives qui permettraient de réduire l’écart de coût entre les véhicules électriques et conventionnels  Ils pensent entre autres offrir la location de batteries.

Les initiatives gouvernementales 

Les gouvernements, en vue de lutter contre le changement climatique,  prennent des initiatives pour favoriser le développement des VÉ.  Citons-en quelques-unes :

La Norvège, dont l’objectif est de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, a adopté une politique résolument en faveur des VÉ :

  • Pas de taxes de vente, de frais d’enregistrement lors de l’achat d’un VÉ (en comparaison aux taxes très élevées sur les voitures à essence et diesel, allant jusqu’à doubler le prix d’achat de ces derniers).
  • Parkings gratuits, exemption de péage sur les ponts et autoroutes, autorisation d’emprunter les couloirs de bus, ce qui permet aux ‘’électromobilistes’’ de gagner beaucoup de temps.
  • Des milliers de points de chargement gratuits installés partout à travers le pays.

Aujourd’hui, la Norvège, avec près de 80 000 VÉ en circulation, est considérée comme le leader du marché mondial du véhicule électrique. 

Au Canada, les véhicules électriques se retrouvent surtout au Québec, en Ontario et en Colombie britannique :

  • En Ontario – Mesures incitatives du gouvernement pour rendre les VÉ plus abordables  (8 500$ à l’achat).
  • En Colombie-Britannique, l’aide du gouvernement est de 5 000$ environ.
  • Le Québec offre une prime de 8 000$ à l’achat d’un V.É.  Actuellement, près de la moitié des véhicules électriques vendues au Canada se trouvent au Québec; environ 8000 VÉ sont recensés dans la province.
    • 600 bornes de recharge y sont installées.
    • Passage gratuit sur les ponts à péage des autoroutes 25 et 30 pour les VÉ; et ils ont accès à quelques voies réservées au transport en commun.

L’objectif du gouvernement du Québec est d’avoir 100,000 véhicules électriques sur les routes d’ici 2020. En vue d’atteindre cet objectif, le gouvernement entend entre autres, imposer aux constructeurs automobiles une loi ‘’zéro émission’’ qui les obligerait à vendre un nombre appréciable de véhicules électriques, sous peine de sanctions financières.

Aux États-Unis, c’est la Californie qui est à l’avant-garde dans le domaine.  Les principaux constructeurs ont l’obligation de vendre des véhicules à zéro émission polluante, pour pouvoir continuer à offrir des véhicules à essence.

D’ici 2025 la Californie veut voir circuler 1,5 million de VÉ sur ses routes et diminuer de 50%, en 2030, sa consommation de carburant fossile.

L’avenir des véhicules électriques

La grande majorité des consommateurs est encore à convaincre, en ce qui concerne l’achat ou l’utilisation d’un VÉ.  Cependant, on peut dire que le processus est marche.  La demande augmente de jour en jour.  On observe un engouement et un intérêt de plus en plus prononcé pour le VÉ.

Tesla Motors a annoncé avoir reçu environ 400 000 demandes de réservations pour la Tesla Modèle 3, qui arrivera sur le marché, seulement à la fin de 2017 (cout : 35 000$ – 1000$ pour s’inscrire dans la file d’attente).

Communauto, entreprise d’auto-partage en libre-service, basée à Montréal, s’est équipée de plusieurs modèles de VÉ : Chevrolet Volt, Nissan Leaf et Ford Focus.

Téo Taxi, compagnie évoluant à Montréal, est composée d’une soixantaine de véhicules électriques.  La compagnie compte proposer également la location de voitures électriques en autopartage.

Taxi Diamond annonce le remplacement progressif de ses véhicules par des voitures hybrides ou électrique.

Les constructeurs  poursuivent les recherches pour améliorer les performances techniques des VÉ.  De nouveaux modèles voient le jour, l’autonomie des batteries s’améliore, les infrastructures publiques de recharge se développent.

Les voitures électriques sont de plus en plus considérées comme un  excellent moyen pour réduire l’impact de la circulation automobile sur le climat.

Avec des campagnes de communication appropriées, les consommateurs devraient de plus en plus se rendre compte de la  rentabilité des VÉ, surtout si l’on tient compte des aides gouvernementales et des économies possible sur le long terme (entretien – consommation énergétique très réduite par rapport aux véhicules à essence).

Nouveaux modèles à découvrir (déjà sur le marché ou à venir)

http://www.autonet.ca/fr/2016/04/29/les-nouveaux-vehicules-100-electriques-sur-le-marche

 

Sources :

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2016/01/19/001-voiture-electrique-vehicule-quebec-hausse-nombre-quebec-obstacles-cout-autonomie-bilan-portrait-borne-recharge.shtml

http://www.aveq.ca/actualiteacutes/category/gaz-a-effet-de-serre-ges

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/international/2015/11/04/003-norvege-electrique-auto-voiture-avantages-oslo-mesures-gouvernement-voies-reservees-bornes-taxes.shtml

http://www.avere-france.org/Site/Article/?article_id=6536

http://fr.canoe.ca/argent/actualites/archives/2016/04/20160424-110603.html

http://auto.lapresse.ca/actualites/tesla/201604/15/01-4971705-tesla-presque-400-000-modele-3-reserves.php

http://www.autoelectrique.net/voiture-electrique

http://www.caa.ca/fr/quel-avenir-pour-les-voitures-electriques/

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/07/28/20002-20150728ARTFIG00004-vehicules-electriques-la-norvege-domine-la-france-a-la-traine.php

 

 

 

 

Une réponse "

  1. Merci de votre participation. C’est enfin terminé ! 😉

    PL

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  2. Superbe billet. Comme à l’accoutumée très documenté et éveillant à la conscience citoyenne. Bien naturellement, je souscris à l’importance du développement de la voiture électrique et des moyens de transport plus écologiques.

    Je me demande juste si cet entrain ne fera que déplacer le problème. Je veux dire que le dynamisme du « marché transport électrique » obligera l’exploitation exponentielle des sources d’énergie dites renouvelables, or même si ces sources sont « propres » et « disponibles » elles ne sont pas illimitées ou du moins elles doivent pouvoir avoir le temps de se renouveler adéquatement, en même temps la crainte de priver une bonne partie de la population mondiale de son accès au nom d’impératifs économiques et environnementaux pourrait devenir problématique (ex: l’eau).

    L’électrique sera-t-il en fin de compte le nouveau pétrole avec sa cohorte de désagréments?

    Ne va-t-on pas dans une surenchère des ressources renouvelables avec l’accroissement de la demande? Quel équilibre peut-il être envisagé entre l’intérêt économique, la consommation écologique et le bien commun?

    A voir comment généralement l’être humain a fait d’excellentes idées un désastre, je croise les doigts que l’on ait tiré toutes les leçons du passé.

    Merci Gina pour ce billet d’une grande qualité.

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    • Dave, je comprends très bien tes réserves face à cet engouement pour les énergies renouvelables et tes inquiétudes par rapport aux possibles effets négatifs.

      Toutefois, l’intérêt des énergies renouvelables, d’une manière générale, c’est justement leur non épuisement; les énergies renouvelables étant issues de ressources naturelles telles que le soleil, le vent…

      Bien entendu, comme dans divers domaines, on a des avantages et des inconvénients.

      Le marché des énergies renouvelables, bien qu’ayant gagné en ampleur ces dernières années, est en quelque sorte à ses débuts. Au fur et à mesure de son évolution, je pense et surtout, j’espère que l’industrie travaillera à résoudre et à réduire au fur et à mesure les aspects négatifs qui y sont associés et à trouver un juste milieu, tenant compte des intérêts des différents secteurs.

      Vu les enjeux climatiques qui exigent d’accorder plus en plus une attention vraiment sérieuse à l‘environnement, je pense que l’homme du 21e siècle n’a d’autres choix que d’utiliser au mieux les ressources naturelles. En fait il est forcé, mieux encore, il est condamné à le faire, sous peine de courir irrémédiablement à sa perte.

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      • Tout à fait d’accord Gina, les ressources renouvelables sont … renouvelables, oui. Seulement, il leur faut passer par un cycle naturel en général (l’eau) et ne sont pas toujours immédiatement et sempiternellement disponibles (soleil) ou même de la force (vent) ce qui pose la question du lieu géographique (implantation éolienne). La question n’est pas tellement celle du caractère renouvelable.

        Je suis inquiet par le fait que la capitalisation de ces ressources ne donnent plus le temps à la nature.

        Je m’inquiète du fait que malgré la « disponibilité » illimitée de ces ressources une large partie de la population n’en profite pas car les moyens de production (la technologie permettant l’exploitation) de ces énergies sont la propriété privée de quelques uns (exemple l’énergie hydraulique au Québec est le monopole d’une entreprise et malgré l’abondance de cette énergie n’importe qui ne peut pas sans autorisation l’utiliser, ainsi que l’usage de panneaux solaires dans la province est soumis à une réglementation assez rigide selon mon opinion, pourtant le soleil et l’eau sont à tout le monde).

        Je voudrais comme toi avoir foi en le marché, avant la crise financière puis économique de 2008 l’on nous disait aussi d’avoir foi en la capacité du marché de s’autoreguler, on connaît la suite. C’est vrai les subprimes ne sont pas la green energy, mais au fond l’esprit de cupidité est-il si différent? Je m’interroge. Peut-on croire que la pression des actionnaires et autres considérations pécuniaires se heurtera à la conscience verte? Je ne sais pas.

        Mais en fait Gina, je suis un grand pessimiste et un cynique (dans le sens philosophique). Ainsi, j’aime avoir tort, car cela prouve que l’espoir, la justice, l’humain l’a remporté, que les ténèbres n’ont pas vaincu. Je ne sais pas si les milieux d’affaires ont véritablement envie de sauver la planète, malgré les grandes déclarations etc. etc. l’envers du décor est peu reluisant. Mais bon. Gardons espoir et restons éveillés 😉 🙂

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